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Interview de Johan Letrouit

Par Philippe , le 15 novembre 2019 , mis à jour le 25 mai 2021 - 8 minutes de lecture
johan letrouit

Aujourd’hui, j’ai le plaisir d’interviewer Johan Letrouit, un jeune entrepreneur spécialisé dans l’e-commerce.

Philippe : Bonjour Johan, pouvez-vous présenter aux lecteurs de 7-Dragons ?

Johan : Je m’appelle Johan Letrouit, j’ai 36 ans et je dirige aujourd’hui une agence web spécialisée en e-commerce : DIGIACTIF. Je maîtrise particulièrement le CMS PrestaShop pour la création de boutiques en ligne.

Digiactif

En ce qui concerne les études, j’ai un profil un peu atypique puisque j’ai un Deug STAPS (fac de sport). Je me suis formé tout seul au développement web au début des années 2000.

J’ai d’abord été associé au sein d’une agence de communication de 2010 à 2011 où je m’occupais du « pôle web » avant de devenir totalement indépendant grâce au statut auto-entrepreneur en 2011. En 2013, j’ai racheté, avec un associé une société e-commerce qui vend du café. En 2017, j’ai évolué en fondant l’agence DIGIACTIF qui est aujourd’hui une SARL.

Enfin, en 2018, en parallèle de tout cela, j’ai lancé le podcast Marketing 301 qui aide les e-commerçants à développer leur chiffre d’affaires.

Marketing 301

En résumé, aujourd’hui, je dirige une agence e-commerce, je suis associé dans une société e-commerce et j’édite un podcast sur le e-commerce.

Philippe : Qu’est-ce qui vous a décidé à entreprendre ?

Johan : Je ne devrais peut-être pas dire cela, mais j’ai toujours un certain « problème » avec l’autorité. De fait, après mes études qui me destinaient à une carrière dans le sport, j’ai commencé à travailler en usine, puis dans la grande distribution, chez Décathlon, en tant que vendeur cycle, puis chez Sport 2000.

Forcé de constater que je subissais mon travail et que je ne prenais pas spécialement de plaisir à m’y rendre tous les matins. En parallèle, je développais mes propres sites internet que je commençais à monétiser (site de loteries en ligne, de jeux, etc.). Je me suis alors vite rendu compte qu’il était possible de gagner sa vie « autrement », et surtout d’une manière qui me plaisait. Mais plus intéressant encore : de façon passive puisque je pouvais observer les gains de la journée en rentrant du travail alors que je n’avais pas passé une minute de la journée devant mon ordinateur.

Un amis d’enfance m’a alors proposé de le rejoindre dans sa société en tant qu’associé pour m’occuper de la partie « création de sites internet ». C’est là qu’a véritablement démarré mon aventure entrepreneuriale.

Philippe : Pourquoi ce secteur d’activité ?

Johan : Le web me passionne. Cette porte ouverte sur le monde de façon continue et quasiment illimitée permet à n’importe qui de faire n’importe quoi, n’importe quand, et de n’importe où ! Bien entendu dans le « n’importe quoi », il y a du positif et du négatif. Mais utilisé à bon escient, cela fait beaucoup de critères favorables !

Philippe : Quels ont été les plus grandes difficultés que vous avez rencontrées lors de la création de votre entreprise ?

Johan : En 2011, la principale difficulté a été de trouver de nouveaux clients. En revanche, en 2017, lorsque mon activité d’auto-entreprise à basculé en mode « agence » la surcharge administrative est venue complexifier mon fonctionnement. C’est à la fois normal et dommage je trouve.

Il est normal de suivre certaines règles pour constituer une société en tant que telle. Cependant, entre le changement de statut social, les démarches administratives obligatoires et couteuses permettant la création d’une personne morale, la déclaration de changement aux services publics, la gestion de la comptabilité, la TVA, les choses ne sont vraiment pas fluides et évidentes de premier abord.

Une deuxième difficulté que j’ai rencontrée est la façon d’appréhender la gestion financière de l’entreprise. Particulièrement l’assimilation du décalage entre la trésorerie et le chiffre d’affaires !

Heureusement, j’ai posé mes valises depuis quelque temps maintenant dans une banque qui me suit et avec qui j’ai de bonnes relations. Ça n’ouvre pas de portes en particulier mais en tout cas ça simplifie les échanges.

Philippe : Qu’est ce qui a principalement fait la réussite de cette aventure ?

Johan : En toute honnêteté, lorsque je me suis lancé en tant qu’indépendant en 2011, j’ai suis devenu sous-traitant du pôle web de l’agence de communication dans laquelle j’étais associé. Cela m’a permis de de ne pas commencer avec zéro client. C’est un avantage énorme.

Ensuite, je pense que la passion, la rigueur, l’envie de s’améliorer sans cesse et surtout la détermination ont permis à l’auto-entrepreneur que j’étais de diriger, au moment où je parle, la seule agence e-commerce partenaire PrestaShop de Haute-Normandie.

Philippe : Quels ont été les leviers marketing qui ont permis de faire connaitre votre marque ?

Johan : Premièrement, je me suis abonné à un site d’appels d’offres qui permet la mise en relation de porteurs de projets avec des prestataires. Le bouche à oreille et le référencement sur Google ont fait le reste.

Philippe : Je vois que vous proposez principalement des prestations à base de PrestaShop, pourquoi avoir misé sur cette solution ?

Johan : Tout d’abord parce que c’est solution made in France. Ensuite, parce que PrestaShop est aujourd’hui la solution pure player e-commerce n°1 en Europe.

Enfin, c’est une volonté stratégique de se spécialiser sur une solution afin d’en maîtriser tous les aspects. Mieux vaut être spécialiste d’une chose que d’être moyen partout. Au moins, je sais ce que je propose à mes clients et je sais exactement les bénéfices qu’ils auront à travailler avec DIGIACTIF.

Philippe : Pourquoi un e-commercant devrait choisir DIGIACTIF pour faire décoller son business ?

Johan : S’il utilise ou souhaite utiliser PrestaShop, alors je sais exactement ce qu’il faudra faire techniquement pour atteindre un certain niveau de résultats. En fait, on ne fait pas d’à peu près : soit on sait faire parfaitement, soit on refuse le projet.

D’un point de vue stratégique, mon expérience d’e-commerçant (en tant qu’associé depuis 2013) me permet de connaître bien plus que l’aspect technique des choses. Quand on reçoit un prospect qui souhaite se lancer en e-commerce ou qui est déjà lancé mais qui souhaite faire croître son activité, on commence par étudier la faisabilité de son ambition. Je préfère être honnête dès le début et au moins la personne sait exactement à quoi s’en tenir.

Le problème, c’est que beaucoup d’apprentis e-commerçants cherchent une entreprise pour créer une boutique en ligne. C’est une erreur ! Créer une boutique en ligne est relativement facile aujourd’hui avec toutes les solutions disponibles sur le marché. En revanche, créer une boutique en ligne qui fait des ventes, c’est une autre histoire : c’est là qu’on intervient !

Je n’ai plus la source de cette statistique, mais 95% des e-commerçants ne gagnent pas d’argent. Notre travail consiste à dresser un plan pour qu’un e-commerçant fasse partie des 5% restant.

Philippe : Peut-on apprendre de ses échecs ?

Johan : Je n’aime pas perdre ! Sois je gagne, sois j’apprends. Donc oui.

Philippe : S’il était possible de revenir en arrière et de changer quelque chose, cela serait quoi ?

Johan : Moins me reposer sur mes acquis, beaucoup beaucoup moins. Je serais bien plus pro-actif que je ne l’ai été ! C’est un regret, mais cette prise de conscience a aussi été permise par ma passivité commerciale du passé. Démarrer avec quelques clients c’est un avantage mais ça ouvre aussi la porte à la procrastination.

Je pense aussi que je me formerais de façon plus assidue auprès de personnes compétentes.

Philippe : Quels seraient vos 3 conseils à donner à un jeune entrepreneur ?

Johan : Entends les conseils de ton entourage mais ne les écoute pas forcément !

Dès le début, trouve un mentor qui a déjà du succès.

Forme-toi, apprends et n’abandonne jamais.

Philippe : Merci beaucoup Johan pour cette interview très instructive !

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Philippe

Entrepreneur dans l'âme, Philippe accompagne depuis 20 ans les entreprises dans leur développement.