Quelles formations suivre pour devenir anthropologue ?

Êtes-vous un passionné des sciences humaines et sociales, le métier d’anthropologue est peut-être fait pour vous. Le domaine de l’anthropologie est peu connu du public, pourtant il s’agit d’un métier passionnant qui consiste à comprendre les sociétés humaines et ceux qui les caractérisent pour en prévenir l’évolution. Lors de ses recherches, l’anthropologue est souvent amené à étudier l’être humain sous tous ses aspects, aussi bien physiques (morphologiques, anatomiques, physiologiques, biologiques, évolutifs) que culturels (religieux, sociaux, linguistiques, géographiques, psychologiques). C’est un métier dont les différentes missions sont difficiles à cerner. Pour devenir anthropologue, vous suivre des formations spécifiques.

En quoi consiste le métier d’anthropologue ?

L’anthropologue n’est autre qu’un chercheur dont l’objet d’étude est les sociétés humaines. L’objectif de ses recherches porte sur la compréhension des caractéristiques et de l’évolution d’une communauté aussi simple ou complexe soit-elle, et qu’il étudie sous tous les angles. En effet, l’anthropologue peut étudier un peuple isolé inconnu de tous à l’autre bout du monde comme il peut faire l’objet de ses travaux des habitants du quartier ou des employés d’une entreprise qui cherchent à améliorer leurs performances ou culture.

Le contenu des missions d’un anthropologue peut de ce fait avoir différents objectifs, comme :

• Anticiper et planifier les événements sociaux futurs pour que l’élaboration de projets sociaux et culturels puisse se faire ;
• Participer dans le processus d’adaptation d’une société face à un changement culturel ou technologique par exemple ;
• Intervenir en rôle de médiateur pour désamorcer un conflit entre deux communautés.

Dans quel cadre se déroule le travail d’un anthropologue ?

L’anthropologue peut mener ses travaux de recherche dans des organismes publics de recherche (université, laboratoire de recherche, musée, etc.). Sa formation de chercheur lui donne également accès aux avantages que proposent le CNRS ou l’EHESS ou le MNHN.

Cela n’empêche pas le fait que l’anthropologue peut prétendre à poste dans :

• Un organisme à but non lucratif, une fondation ou une association ;
• Un organisme public, une collectivité locale ou un ministère ;
• Une ONG ou organisation non gouvernementale, à titre bénévole ou comme salarié

Les missions d’un anthropologue : que sont-elles ?

Les travaux de recherche sur lesquels travaille l’anthropologue proviennent généralement d’un organisme public ou privé. Dans ce contexte, il se voit confronter à une problématique de recherche spécifique comme l’étude d’une communauté en particulier en centrant son analyse tant sur le passé comme le présent de celle-ci. Là encore, l’objectif de l’anthropologue est d’explorer toutes les pistes possibles pour pouvoir expliquer l’évolution et anticiper l’avenir de la communauté qu’il étudie. Lors de ses recherches, il est amené à :

• Réaliser des tests et présenter le résultat de ses travaux ;
• Partager ses découvertes à travers des rapports, des livres, des publications, etc. ;
• Donner des conférences et s’exprimer sur les résultats obtenus ;
• Participer à des débats scientifiques.

L’anthropologue peut travailler en toute autonomie lors de ses travaux de recherche. Aucune règle ne le contraint cependant pas à collaborer avec des spécialistes d’autres disciplines (archéologues, sociologues, démographes) s’il l’estime nécessaire pour mener à bien ses missions.

Toutefois, dans de nombreux cas, il est amené à collaborer avec d’autres professionnels pour une compréhension holistique des phénomènes étudiés. Un anthropologue peut collaborer avec des sociologues pour mieux comprendre les structures sociales d’une communauté, des linguistes pour analyser les pratiques langagières, des biologistes pour étudier les aspects physiologiques de l’homme, ou encore des psychologues pour comprendre les comportements individuels et collectifs.

La collaboration interdisciplinaire permet d’enrichir les recherches anthropologiques et offre de nouvelles perspectives sur les questions étudiées.

L’importance de l’éthique en anthropologie

L’éthique est un élément clé de la recherche anthropologique. Les anthropologues doivent respecter les droits, la dignité et le bien-être des personnes qu’ils étudient. Cela implique d’obtenir un consentement éclairé pour la participation à la recherche, de respecter la confidentialité et l’anonymat des participants, et d’éviter tout préjudice à la communauté étudiée.

L’éthique est également importante lors de la publication des résultats de la recherche. Les anthropologues doivent s’assurer qu’ils ne stigmatisent pas ou ne nuisent pas aux communautés qu’ils étudient à travers leurs écrits. C’est pour cette raison que beaucoup de codes d’éthique ont été élaborés par les associations professionnelles en anthropologie.

Quelles sont les études à réaliser pour devenir anthropologue ?

En raison des aspects scientifiques et culturels qui encadrent le travail d’un anthropologue, un chercheur dans le domaine doit présenter un parcours universitaire complet. Il doit avoir en sa possession après le bac une licence, un Master spécialité anthropologie et éventuellement un doctorat.

En ce sens, pour avoir accès à des études universitaires, il doit obtenir son baccalauréat général ou un diplôme équivalent, le DAEU ou diplôme d’accès aux études universitaires.

Il existe certaines formations spécialisées permettant à un futur anthropologue d’exercer le métier et lui permettant d’être éligible de passer une licence. Pour préparer ses études supérieures dans le domaine de l’anthropologie, il peut présenter une spécialisation en :

• Histoire-géographie, géopolitique et sciences politiques ;
• Littérature, langues et cultures de l’Antiquité ;
• Sciences économiques et sociales.

Après l’obtention du diplôme prérequis, dont le baccalauréat, le futur anthropologue peut envisager à démarrer ses études supérieures dans le domaine en obtenant idéalement cette fois une licence Sciences de l’homme mention anthropologie et ethnologie. Il s’agit d’une licence pluridisciplinaire permettant à l’étudiant en anthropologie d’acquérir les fondements théoriques des trois disciplines précitées et pour l’introduire à la recherche.

Il existe des universités qui proposent d’autres spécialisations dans l’anthropologie comme

• La licence Anthropologie, savoir-faire et design, une licence en lien avec l’innovation
• La licence Anthropologie, eau et environnement durable

Des licences en sociologie ouvrent droit à la spécialisation « anthropologie » en troisième année. Cette option nécessite cependant de réunir toutes les conditions demandées pour avoir accès au Master de son choix.

En effet, l’étudiant en anthropologie doit obtenir son master après sa licence pour se spécialiser davantage dans le domaine.

Les études de Master en anthropologie sont assez nombreuses et permettent des spécialisations diversifiées. Le futur anthropologue peut spécialiser son Master en « Anthropologie du développement durable », « Anthropologie de la santé », « Anthropologie visuelle et numérique » ou « Anthropologie sociale et culturelle, ethnologie ». Ce sont tous des programmes d’études en Master proposés par l’université Aix-Marseille.

Il peut également opter pour l’un des programmes de Master prodigué par l’EHESS dont l’un permet aux étudiants en anthropologie d’être éligibles à la réalisation d’un doctorat.

Les étudiants avec leur Master en poche peuvent d’ores et déjà exercer au titre d’anthropologue. Quant à ceux qui souhaitent poursuivre leur parcours par un doctorat, il faut savoir que les places se font rares tout comme le nombre d’universités permettant sa réalisation.

La seule alternative dont dispose les étudiants anthropologues sont de demander à être la sous-tutelle d’un enseignant habilité à encadrer des doctorants.

Les étudiants en anthropologie peuvent s’inscrire à un doctorat à l’université Paris Nanterre qui propose six unités de recherche. À titre d’exemple, il existe le Centre d’études himalayennes ou le laboratoire « Préhistoire et technologie ». Le doctorat est également accessible à l’EHESS dont les spécialités suivantes « Anthropologie sociale et histoire » et « Anthropologie sociale et ethnologie ».

Quel est le salaire d’un anthropologue ?

Le salaire moyen mensuel que peut percevoir un anthropologue dépend de plusieurs paramètres dont son statut, son lieu de travail et le contenu de ses missions. Le montant de son salaire est alors particulièrement variable selon qu’il exerce dans le secteur privé ou public en qualité d’enseignant-chercheur, chercheur ou travailleur indépendant.

Un anthropologue peut occuper un poste de chercheur lorsqu’il travaille pour l’administration publique. Si c’est le cas, son salaire mensuel peut atteindre 2000 euros ou plus, 2500 euros selon son expérience professionnelle et ses compétences dans son domaine de prédilection. En ce sens, un anthropologue fraîchement diplômé peut prétendre à une rémunération brute minimale annuelle de 24 600 euros. Sa rémunération peut monter jusqu’à 30 000 euros bruts annuels, même en tant que débutant si l’anthropologue exerce sa profession dans un organisme public tel que le CNRS en qualité de directeur de recherche.

Par ailleurs, qu’il travaille dans le secteur public ou privé, l’anthropologue a l’avantage de percevoir un salaire à la hausse selon son ancienneté et son expérience dans le domaine de l’anthropologie. Rien qu’en 2016, un enseignant-chercheur ou un chercheur dans la fonction publique percevait un salaire moyen de 51 360 euros bruts par an. Son salaire avoisinait 49 200 euros pour un chercheur dans le secteur privé.

Quelles sont les opportunités d’évolution d’un anthropologue ?

Le métier d’anthropologue ne présente pas vraiment de débouchés ni d’opportunités de carrière. Cependant, l’anthropologue a la chance de se tourner vers d’autres disciplines ou de se convertir à d’autres métiers grâce à la licence pluridisciplinaire Sciences de l’Homme, ethnologie.

En effet, une réorientation professionnelle est possible vers des postes de formateur, consultant, chef de projet, etc. L’anthropologue peut également exercer des métiers qui relèvent d’une excellente capacité d’analyse, tel qu’un chargé d’analyse et de développement.

En fonction de ses compétences, de son expérience et de ses préférences, un anthropologue peut s’orienter vers les domaines de l’enseignement, de la recherche appliquée, de la consultance culturelle ou travailler pour des organisations internationales.