Entrepreneuriat

Tout savoir sur la culture d’entreprise japonaise

Par Philippe , le 25 juillet 2022 - 7 minutes de lecture
Culture d'entreprise japonaise

Caractérisé par un modèle de management d’entreprises singulier, le Japon est l’une des cinq puissances industrielles du monde. Le pays du Soleil-Levant met l’accent sur une communication interne intense pour mettre en exergue sa culture d’entreprise et cette dernière tire son fondement de divers codes et rituels appliqués au quotidien. Dans ce pays, les pratiques et les habitudes des employés diffèrent de celles du reste du monde. Si vous envisagez d’y travailler ou d’y faire des affaires, il est préférable de connaître la culture d’entreprise japonaise.

Une communication interne basée sur l’information orale

L’une des particularités des entreprises au Japon, le mode de communication interne impressionne particulièrement les Occidentaux. Pour rendre l’interaction plus souple, chaleureuse, rapide et efficace, les informations sont transmises à l’oral. Cette maîtrise de la communication interne fait des sociétés japonaises quelques-unes des plus performantes au monde. Pour les Occidentaux, ce phénomène rarement mis en avant est délaissé au profit de systèmes de production ou de management des ressources humaines.

La communication s’articule autour de deux bases telles que la multiplication des émetteurs et des circuits de communication dans l’entreprise. La pratique consiste à communiquer à plus de cibles, sans se soucier d’être redondante. Pour ce faire, l’entreprise adopte de structures de communication simples. L’objectif étant de multiplier les récepteurs, la circulation de l’information devient la technique adéquate.

La culture d’entreprise et les rites

Les firmes japonaises se forgent leur propre culture d’entreprise et mettent au point des systèmes de management qui favorisent la motivation de leurs employés. Au Japon, les sociétés accordent une importance particulière aux rites et pratiques régulières dans un lieu de travail.

Selon l’économiste japonais Aoki Masahiko : certains rituels ont un caractère intégrateur et visent à renforcer la cohésion du groupe. D’autres sont différenciateurs, symbolisent les barrières et les conflits tolérés au sein de l’entreprise. Tandis que d’autres encore marquent les frontières de l’organisation. Parmi les pratiques courantes, le chorei shiki et le shaka distinguent une entreprise japonaise de celle du reste du monde.

Réunions matinales d’accueil ou « chorei shiki »

Lors d’un chorei shiki, la communication est axée sur les consignes à respecter pendant la journée et le kacho ou le chef de service distribue les tâches à réaliser. Cette réunion comprend aussi de discours rappelant aux employés les valeurs de l’entreprise. Il s’agit d’un rituel convivial, d’une routine dédiée à commencer la journée avec de bons repères.

Hymne d’entreprise ou « shaka »

Dans les ateliers, les entreprises diffusent leurs hymnes sur un haut-parleur, pendant que les employés chantent avant de commencer leur tâche. Tous les matins, ces chants rappellent la gloire de la société et réunissent les salariés d’un même groupe.

L’objectif étant de renforcer la cohésion de groupe, ce type d’organisation remonte le moral des employés et favorise la bonne humeur. Pour se créer une identité visuelle, la société japonaise impose des uniformes ou des insignes. Elle inscrit des slogans, des devises spécifiques ainsi que d’autres signes distinctifs sur les murs.

Autres aspects de la culture professionnelle au Japon

Le respect de plus vieux et de la hiérarchie

Au Japon, la plupart des entreprises ont un système hiérarchique pyramidal. Cette hiérarchie fonctionne selon l’âge, le poste ou le statut social et affecte la vie de l’entreprise. Chaque employé a le devoir de respecter ses supérieurs, d’exécuter leurs ordres et aucune remise en question n’est admise.

À part les supérieurs, les personnes âgées tiennent un rang supérieur dans la culture japonaise. En tant que salarié, elles ont un statut plus élevé que les jeunes employés et, au poste de cadres supérieurs, un titre plus élevé que les autres cadre. Dans les entreprises japonaises, le système des trois trésors : la promotion à l’âge, l’emploi à vie et le salaire à l’ancienneté crée une véritable pression sociale.

Les cartes de visite

Les cartes de visite jouent un rôle important dans le monde des affaires du Japon. Lors d’une première réunion professionnelle, il est primordial de présenter votre carte de visite à votre interlocuteur japonais et lui témoigner un grand respect. Présentez et tenez-la carte des deux mains, côté japonais vers le haut. Vous pouvez la consulter pendant la réunion et un entrepreneur japonais ne manquera pas de faire le même geste.

Devenir partenaires en affaires au Japon requiert une relation de confiance. Lors de votre premier entretien, un discours professionnel profitable à votre entreprise ne vous permet pas de convaincre votre interlocuteur. L’intérêt commun intéresse mieux les entrepreneurs japonais.

Le rapport aux processus et à la prise de décision

L’individualisme est rare, voire inexistant dans la culture japonaise. Les employés travaillent en équipe et les échecs ou les succès commerciaux concernent l’équipe entière, au lieu d’une seule personne. Cet esprit de groupe dicte les fonctionnements de l’entreprise. Qu’il s’agisse d’une résolution de problèmes et d’une décision pour le développement de l’entreprise, tous les employés y participent.

Contrairement aux modèles occidentaux, la prise de décision se fait par consensus. Avant de prendre une décision, chaque membre du groupe consulté donne son avis. Comme le souligne généralement la culture des affaires au Japon, l’important n’est pas de prendre une décision, mais de prendre une bonne décision.

Une implication hors norme

Les valeurs collectives étant importantes, l’entreprise fonctionne comme une communauté dans la culture professionnelle au Japon. Il s’agit d’un environnement où tout employé s’encourage et se motive mutuellement. En retour, la société s’engage à former ses employés et cherche à les garder le plus longtemps possible en les faisant évoluer. La vision de l’entreprise s’étend sur le long terme et les Japonais travaillent dans un environnement basé sur la confiance et la fidélité : le système d’emploi à vie.

Partir du travail en premier et avant les autres exprime un acte d’individualité et d’égoïsme. Afin d’éviter le jugement de l’équipe, les employés font de nombreuses heures supplémentaires impayées.

La politique de cadeaux

La politique des cadeaux distingue le monde des affaires au Japon de l’univers professionnel occidental. Un cadeau offert aux personnes clés pour le développement des relations commerciales n’exprime pas un acte de corruption ou de pression.

Au travail, les repas d’affaires s’inscrivent dans la culture japonaise. Il est important d’accepter les invitations à un déjeuner ou à un dîner professionnel. Pour faire régner la confiance, les sociétés japonaises encouragent leurs employés à s’exprimer lors des réunions alcoolisées appelées les « nomikai».

Les interactions discrètes

La culture d’entreprise japonaise apprécie les employés humbles et modestes. Si vous travaillez dans une société japonaise, ne vous montrez pas agressif, arrogant ou négatif. Ces émotions sont perçues comme un manque de maîtrise de soi et un signe de faiblesse. En revanche, privilégiez les discours précis et concis. Évitez cependant d’être trop franc ou de dire la vérité, car la fierté et les critiques ouverts sont aussi tabous.

Si vous êtes habitué à la culture occidentale, la culture japonaise au travail vous semblera sortir de l’ordinaire. Vous devez faire vous familiariser avec cette culture pour trouver du travail au Japon. En affaires internationales, il est judicieux d’acquérir des connaissances basiques sur les us et coutumes, avant de faire le grand saut. Cela vous évitera des malentendus et vous aide à développer des relations commerciales à long terme.

Philippe

Entrepreneur dans l'âme, Philippe accompagne depuis 20 ans les entreprises dans leur développement.