Interview de Olivier Clémence
Aujourd’hui nous avons la chance d’interviewer Olivier Clémence, qui accompagne les e-commerçants dans le développement de leur entreprise.
Philippe : Pouvez-vous présenter aux lecteurs de 7-Dragons ?
Olivier : Je suis Olivier Clémence, j’ai créé le blog reussir-mon-ecommerce.fr. C’est un blog qui s’adresse aux e-commerçants qui souhaitent développer leur trafic, augmenter le nombre de ventes sur leur site, améliorer la conversion, fidéliser leurs clients… J’y parle de tout ce qui permet à un e-commerce de fonctionner de mieux en mieux et de faire croître l’entreprise.
Après le baccalauréat, j’ai obtenu un DEUG de sciences, mais j’ai très vite compris que ce diplôme n’allait pas beaucoup me servir. J’ai finalement quitté la Normandie pour aller passer à Aix-en-Provence un diplôme consacré au multimédia. Au début des années 2000, il y avait très peu de formations de ce type. C’est là que j’ai eu l’occasion de faire des stages en entreprise, et notamment de créer mon premier magazine informatique, qui a été édité et dont la gestion m’a été confiée.
Philippe : Qu’est-ce qui vous a décidé à entreprendre ?
Olivier : Après mes études, j’ai rejoint la Normandie et j’ai cherché des agences spécialisées en création de sites, puisque c’était ce que j’avais prévu de faire. Mais les agences qui m’ont proposé de m’embaucher ne me convenaient pas. J’ai préféré me lancer et entreprendre moi-même.
Mes précédentes expériences dans le salariat ne se sont pas toujours bien passées. Je suis une personne qui attache beaucoup d’importance au respect des clients, de son travail et du travail des autres, de ses collègues… Et c’est quelque chose que je n’ai pas toujours trouvé en entreprise. C’est la raison pour laquelle j’ai décidé de lancer ma propre structure, car je ne trouvais aucune société qui correspondait à mes valeurs.
Philippe : Pourquoi vouloir accompagner les e-commerçants ?
Olivier : Quand j’ai lancé mon entreprise de création de sites Internet, je me suis vite aperçu que beaucoup de personnes voulaient des sites, mais très peu savaient ce qu’elles allaient pouvoir en faire, combien ça allait coûter, combien de temps de création et de gestion cela demanderait, etc.
J’ai donc choisi de m’adresser aux e-commerçants, qui ont une vision beaucoup plus claire de ce qu’ils veulent faire : vendre leurs produits sur Internet. Ils ont également une idée plus simple du retour sur investissement, contrairement à un commerçant en magasin physique. Chez ces derniers, le processus pour déclencher une vente via le site Internet est beaucoup moins évident et ils sont plus difficiles à convaincre qu’un e-commerçant.
J’ai fait bifurquer mon business et arrêté la création de sites en me concentrant sur l’amélioration des sites e-commerce, toujours en tant que prestataire de service. Au fur et à mesure, je me suis rendu compte que je préférais aller vers le conseil et la formation des e-commerçants. C’est pour cette raison qu’aujourd’hui je dirige ce blog, reussir-mon-ecommerce.fr, et que je propose également des formations aux e-commerçants.
Je préfère former les personnes, plutôt que d’être un exécutant, cela me permet de m’adresser à plus de monde. Cela donne aussi l’occasion aux e-commerçants d’être indépendants de moi. Je ne suis plus le seul à être capable de mener les actions nécessaires au développement de leur entreprise.
Philippe : Quelles ont été les plus grandes difficultés que vous avez rencontrées lors de la création de votre entreprise ?
Olivier : Une des premières difficultés en tant que prestataire de service a été d’essayer d’accroître le nombre de clients que je pouvais recevoir. J’ai beaucoup travaillé sur le sujet, utilisé des astuces de productivité, augmenté mes tarifs…
Mais j’ai fini par me trouver coincé. C’est en partie pour cela que j’ai privilégié les formations, qui me permettent d’accueillir plus de clients dans mes programmes, en optimisant mon temps. J’accompagne bien sûr chacun de mes clients, mais un tronc commun est déjà prêt pour eux. Cela me donne l’occasion de sortir du processus, de recevoir plus de personnes, de développer mon chiffre d’affaires et mon entreprise de façon beaucoup plus efficace.
Une autre difficulté est d’avoir beaucoup trop travaillé, d’avoir passé beaucoup trop de temps sur mon ordinateur, jusqu’à abîmer ma santé. Là encore, le fait de proposer des formations me permet de faire plus attention à moi, en gérant beaucoup mieux mon temps de travail.
Philippe : Qu’est-ce qui a principalement fait la réussite de cette aventure ?
Olivier : Je suis quelqu’un qui abandonne rarement, je suis plutôt têtu et je continue à essayer des choses en permanence, notamment en référencement naturel. J’ai fait beaucoup d’erreurs pendant longtemps. Ce sont toutes ces erreurs qui m’ont permis d’acquérir mon expertise et de former maintenant les e-commerçants.
Ce qui a fait ma réussite, c’est d’avoir su me relever de mes erreurs, d’avoir appris et corrigé le tir pour aller plus loin et dépasser ceux qui, eux, auraient abandonné à ma place.
Philippe : Quels ont été les leviers marketing qui ont permis de vous donner de la visibilité ?
Olivier : J’utilise le référencement naturel, c’est mon moyen d’acquisition de clients privilégié, parce que c’est celui que je maîtrise le mieux et que je trouve le plus rentable.
J’ai aussi été très présent sur les forums, notamment celui de PrestaShop, lorsque je faisais de la prestation de services.
J’utilise beaucoup mon réseau, j’ai de nombreux contacts qui sont prestataires de service pour les e-commerçants. Je peux leur amener des clients et eux peuvent m’en amener aussi.
Je développe également un peu la publicité, surtout sur Facebook, mais cela reste un levier que j’utilise rarement, je lui préfère de loin le référencement naturel.
Philippe : Quelle est votre plus-value quand vous accompagnez des e-commerçants à faire décoller leurs business ?
Olivier : Ce que les e-commerçants me disent lorsqu’ils travaillent avec moi, c’est que je simplifie énormément les choses pour eux. Je décortique, j’ai la capacité d’aller creuser profondément des informations assez complexes. J’enlève le surplus, qui n’est pas nécessaire, pour que ce qu’ils apprennent soit applicable et utilisable tout de suite.
La plupart du temps, les e-commerçants n’ont pas de bagage technique particulier, ils sont là pour faire du commerce et pour vendre. Je leur donne des solutions pour qu’avec leurs propres capacités ils puissent améliorer leur référencement naturel et d’augmenter leurs ventes.
Ma plus grande plus-value est de savoir vulgariser des concepts, qui sont parfois compliqués inutilement, et de faire en sorte qu’ils soient compréhensibles et actionnables par les e-commerçants pour booster leur business.
Philippe : Peut-on apprendre de ses échecs ?
Olivier : Oui, complètement !
Faire des erreurs, comprendre pourquoi je les ai faites, continuer à essayer de trouver des solutions… C’est ce qui m’a permis d’apprendre suffisamment jusqu’à savoir faire du référencement naturel efficace et améliorer les ventes d’un site e-commerce. Je suis capable aujourd’hui de l’enseigner au travers de mes formations.
Je pense qu’il est essentiel pour faire croître une entreprise d’accepter ses erreurs, parfois même d’aller au-devant. Il est intéressant de se dire qu’on va tester quelque chose, qu’il y a en effet des chances que ça ne fonctionne pas, mais que, même dans ce cas, on aura appris quelque chose. C’est ma philosophie désormais, faire des tests, essayer des choses, en ayant bien conscience qu’il y a peu de chances que ça marche du premier coup. Et justement, cette erreur que je vais faire, ces problèmes que je vais rencontrer, je vais en tirer quelque chose qui me permettra de m’améliorer pour aller de plus en plus loin.
Philippe : S’il était possible de revenir en arrière et de changer quelque chose, cela serait quoi ?
Olivier : Si j’avais la capacité de revenir en arrière je pense que je ferais en sorte de travailler moins et un peu plus intelligemment, pour éviter d’avoir les problèmes de dos et de santé que j’ai connus.
Je réfléchirais également à une solution plus rapide pour aller vers la formation et être capable d’accueillir plus de clients sans que ce soit forcément mon temps qui soit la source de mes revenus, mais plutôt la valeur que je vais apporter.
Philippe : Quels seraient vos 3 conseils à donner à un jeune entrepreneur ?
Olivier : Le premier conseil que je pourrais donner, c’est de faire attention à sa santé. Surtout au début d’une entreprise, on est un peu au four et au moulin, on a tendance à faire énormément de choses.
Tout le business repose sur nous, on travaille énormément, mais quand un grain de sable se présente, un problème de santé ou autre chose qui vient bloquer la machine, on se retrouve sans rien. Il faut faire attention à ça et se ménager.
Le deuxième conseil, c’est de réfléchir en amont pour savoir jusqu’où on veut aller et comment on veut se développer. Et si on veut se développer, déterminer quel chemin on va pouvoir suivre pour, justement, prendre soin de nous. Se dire « je vais grossir en faisant de plus en plus d’heures » n’est pas une solution tenable à terme.
Et si je devais donner un troisième conseil, c’est d’être en accord avec le fait de se tromper, de faire des erreurs. C’est un processus normal. En revanche, les erreurs ne sont bénéfiques que si on prend le temps de les étudier et d’essayer de comprendre pourquoi on les a faites. Faire des erreurs et se contenter de se lamenter à ce sujet, ça n’a pas d’intérêt.
Philippe : Merci énormément Olivier pour cette interview très enrichissantes !