Comment financer son projet de création d’entreprise ?
La création d’entreprise ne se limite pas l’étude de marché, l’élaboration d’un business plan et les longues démarches administratives nécessaires à l’immatriculation. Dans plus de 95% des cas, les entrepreneurs doivent trouver une ou plusieurs sources de financement, pour se constituer un capital de départ et assurer le bon déroulement de leur projet. Si vous comptez parmi les nombreux créateurs d’entreprise en quête de financement, sachez qu’en France, de nombreuses solutions s’offrent à vous pour financer votre business : prêts, aides, etc.
Table des matières
L’apport personnel : la principale source de financement des entreprises
Quelle que soit la forme juridique de votre entreprise ou sa taille, vous devez mobiliser vos ressources personnelles (économies, etc.) pour pouvoir vous constituer un capital de départ et garantir le bon développement de votre projet.
Bien qu’il ne puisse couvrir l’ensemble des dépenses indispensables au démarrage de votre business, votre apport vous permet de limiter le montant des prêts que vous prévoyez de contracter auprès d’un organisme de crédit et de mettre en lumière votre engagement dans votre projet de création d’entreprise.
À titre d’information, les chances d’obtenir un prêt sont extrêmement réduites si vous ne disposez pas d’un apport personnel.
Le love money : un financement provenant de la famille et des amis
Le love money, littéralement « argent de l’amour », est une excellente solution de financement qui vous permet de compléter votre apport personnel, mais aussi d’éviter, dans une certaine mesure, le recours à un prêt bancaire.
Le love money est un capital constitué à partir des investissements des membres de votre famille ou de vos amis. En participant au montage du capital de votre société, chaque contributeur devient généralement actionnaire et peut donc percevoir des revenus générés par votre activité. D’autre part, il peut perdre l’ensemble des montants investis, si votre entreprise est contrainte de fermer définitivement ses portes suite à un échec.
Pour pouvoir constituer le capital nécessaire au démarrage de votre projet grâce au love money, nous vous conseillons de fournir un business plan détaillé à vos proches et de mettre en exergue vos ambitions, afin de les séduire. En effet, bien que les investisseurs potentiels fassent partie de votre famille ou de votre cercle d’amis, ils peuvent être réticents à investir dans votre entreprise si les risques d’échec sont élevés.
À noter qu’en contribuant au démarrage et à l’essor de votre entreprise et en formalisant leur investissement, vos proches peuvent bénéficier d’avantages fiscaux non négligeables. D’une part, ils peuvent accéder à la réduction d’impôt sur le revenu de la loi Madelin et, d’autre part, ils peuvent prétendre à l’avantage fiscal offert par l’article 16 de la loi TEPA du 21 août 2007, s’ils sont soumis à l’ISF.
Le crowdfunding : une alternative au love money
Si vous ne souhaitez pas faire appel au love money pour éviter de détériorer votre relation avec vos proches en cas d’échec de votre entreprise, vous pouvez opter pour le crowdfunding. Très prisé des startups, ce dernier est une solution de financement permettant de monter un capital à partir d’investissements provenant de tierces personnes.
Pour pouvoir réussir votre campagne de crowfunding et obtenir le financement nécessaire au démarrage de votre société, votre projet doit être à la fois crédible et innovant. En effet, les donateurs potentiels fréquentant les plateformes de financement participatif sont généralement attirés par des idées d’entreprise novatrices, pouvant séduire un nombre important de consommateurs et générer des revenus substantiels.
Dans l’optique d’attirer l’attention des utilisateurs et susciter leur intérêt, nous vous conseillons d’expliquer votre projet avec des phrases simples et d’utiliser des vidéos ainsi que des photos pour renforcer sa crédibilité.
Il est important de noter que le crowdfunding à de nombreuses variantes, parmi lesquelles on peut citer le crowlending.
Tout comme le financement participatif classique, le crowdlending est une excellente alternative à un prêt traditionnel. Il vous permet de constituer le capital de votre entreprise en contractant un emprunt auprès du grand public.
Le prêt bancaire : la solution traditionnelle de financement
Le prêt bancaire est sans nul doute la solution de financement la mieux adaptée, si vous êtes dans l’incapacité de faire appel à vos proches ou au crowdfunding pour financer votre entreprise.
En règle générale, une banque ne peut fournir l’intégralité de la somme nécessaire au démarrage de business. Elle exige souvent un apport personnel et peut accorder entre 60 et 70% de la somme nécessaire à la concrétisation de votre projet.
Concernant la durée des prêts professionnels, sachez que les établissements n’imposent généralement pas de règles précises. Néanmoins, nous vous conseillons fortement de réduire cette durée de manière significative, afin de limiter le coût de votre emprunt.
Si vous projetez de contracter un prêt pour la création de votre entreprise, nous vous conseillons de fixer la durée des remboursements à cinq ou sept ans.
Pour information, les banques peuvent financer des investissements physiques, votre fonds de commerce ou un besoin en fonds de roulement. Dans de nombreux cas, les établissements de crédit demandent une caution pour pouvoir garantir le remboursement des prêts accordés.
Si les biens que vous pouvez donner en garantie sont insuffisants pour l’obtention d’un prêt, vous pouvez faire appel à un dispositif de cautionnement dédié aux porteurs de projet tel que la garantie création ou le Fonds de garantie à l’initiative des femmes (FGIF) ou les Fonds de garantie de France ACTIVE, conçus pour les entrepreneurs en difficulté.
Le prêt d’honneur : un complément au prêt bancaire classique
Le prêt d’honneur est un emprunt à taux zéro ou à taux réduit, dédié à tout créateur d’entreprise désireux de compléter leur apport personnel ou un emprunt classique pour financer le démarrage d’une activité.
Il est proposé par des organismes tels que Pôle Emploi ou France Initiative et est accordé sans garantie. Son montant peut aller de 1 800 € à 90 000 €, en fonction de votre projet et de vos besoins.
Pour obtenir ce type de crédit, vous devez monter un dossier et le soumettre à une équipe composée entre autres d’experts-comptables, de chefs d’entreprise et de banquiers. Si le comité accepte votre demande, vous devez vous engager à rembourser la somme octroyée et autoriser la réalisation d’un suivi régulier de l’avancement de votre projet. De manière générale, l’organisme prêteur met à votre disposition un tuteur que vous devez rencontrer, tous les trois mois au minimum.
Il faut savoir qu’un prêt d’honneur est contracté par le créateur d’entreprise et non par sa structure professionnelle. En cas de faillite, l’entrepreneur doit donc poursuivre le remboursement de son emprunt.
Le crédit-bail : une excellente solution pour financer l’acquisition de biens mobiliers ou immobiliers
Le crédit-bail, ou location avec option d’achat, se présente comme une excellente solution pour acquérir les biens mobiliers ou immobiliers nécessaires au démarrage et au bon fonctionnement de votre business.
L’organisme prêteur se charge de l’acquisition des matériels et établit un contrat de location. En vous acquittant des mensualités et au terme du contrat, vous devenez propriétaire des biens mis à la location par l’établissement.
Il faut noter que le coût d’un crédit-bail est plus élevé que celui d’un emprunt bancaire classique. Toutefois, ce type de financement est plus aisé à obtenir et permet de limiter les risques aussi bien de votre côté, que du côté du bailleur.
Le microcrédit : une autre alternative au crédit bancaire
Vous ne pouvez accéder à un crédit-bail ou un prêt professionnel classique ? Nous vous conseillons de vous tourner vers un microcrédit pour le lancement de votre activité ou pour développer votre société.
Malgré qu’il soit plus aisé d’obtenir un microcrédit qu’un emprunt traditionnel, sachez que votre dossier fera toujours l’objet d’une étude minutieuse par l’organisme prêteur. Nous vous recommandons donc de vous pencher sérieusement sur la qualité de vos arguments et de fournir toutes les pièces pouvant améliorer votre crédibilité.
Le capital-risque et les Business Angels : deux sources de financement intéressantes
Vous recherchez une alternative au crowfunding et aux différents types de prêts proposés par les banques ou d’autres organismes prêteurs tels que ceux de microcrédit ? Le capital-risque ou les Business Angels peuvent être d’excellentes sources de financement pour votre entreprise.
Les Business Angels sont d’anciens chefs d’entreprise ou des experts qui peuvent vous aider à financer votre projet et vous accompagner dans le développement de votre structure professionnelle. Ils interviennent généralement dès les premières étapes de la mise en place de votre business et peuvent vous fournir en moyenne 50 000 € à 150 000 €.
Les capitaux-risqueurs, quant à eux, sont des fonds généralistes, des fonds publics, des fonds de groupes industriels, des fonds bancaires ou des fonds régionaux qui investissent dans des projets à fort potentiel pour dégager des bénéfices substantiels.
Contrairement à un Business Angel, un capital-risqueur peut investir des sommes particulièrement importantes (jusqu’à 5 000 000 €) dans votre entreprise. Toutefois, il ne peut vous fournir un réel accompagnement dans le développement de votre structure et exige souvent des résultats rapides.
Par ailleurs, en faisant appel à des capitaux-risqueurs, vous devez céder une partie de votre pouvoir aux investisseurs et respecter des clauses souvent restrictives, présentes dans le pacte d’actionnaires.
Pour information, l’intervention d’un Business Angel ou d’un capital-risqueur ne nécessite aucune garantie personnelle et vous permet d’éviter les endettements entraînés par les prêts classiques. Toutefois, il faut savoir que ces types d’investisseurs s’intéressent essentiellement à des projets innovants et crédibles. Dans le cas où vous prévoyez de créer une boutique en ligne proposant un système de vente et des produits plus ou moins banals, nous vous conseillons donc de vous tourner vers une autre solution de financement.
La Bourse French Tech : une source de financement pour les projets innovants
Octroyée par la Banque Publique d’Investissement, la Bourse French Tech est une subvention destinée aux créateurs d’entreprise proposant des projets novateurs.
Pour accéder à la Bourse French Tech, vous devez donc vous assurer que votre idée d’entreprise soit réellement innovante et réponde à un réel besoin des consommateurs. Outre le caractère novateur de votre projet, vous devez également remplir certaines conditions d’éligibilité.
En règle générale, cette subvention est essentiellement destinée aux entreprises indépendantes âgées de moins d’un an, employant moins de 50 salariés et générant un chiffre d’affaires inférieur à 10 millions d’euros par an. Le montant de l’aide peut aller jusqu’à 45 000 € pour les entreprises telles que les startups technologiques.
Les autres subventions permettant de financer une entreprise
Hormis la Bourse French Tech proposée par BPI France, vous pouvez bénéficier d’autres subventions pour financer la création et le développement de votre entreprise.
Dans le cas où vous êtes inscrit à la liste des demandeurs d’emploi, il est possible de demander le versement de 45% du reste de vos allocations chômage, en optant pour l’ARCE de Pôle Emploi.
Certes, le montant de cette subvention est relativement restreint, mais il peut compléter efficacement votre apport personnel et couvrir certaines dépenses indispensables au démarrage de votre société.
À l’instar de Pôle Emploi, d’autres organismes tels que la fondation Raoul Follereau ou la fondation de la Deuxième Chance peuvent vous fournir de précieuses aides financières pour la création de votre entreprise.
Les précommandes : une solution pour financer des produits
Vous éprouvez des difficultés à trouver une solution de financement adaptée à la réalisation de vos produits ? Vous pouvez opter pour les précommandes. Ces dernières vous permettent de couvrir les dépenses liées à la création et à la commercialisation de vos produits, mais aussi d’évaluer l’intérêt des consommateurs pour ceux-ci et d’améliorer votre trésorerie.
Les associés : d’excellentes sources de financement
S’associer à d’autres professionnels est un excellent moyen de rassembler le capital nécessaire au lancement et au développement de votre entreprise, sans recourir à un crédit ou à des subventions. Cependant, pour éviter les litiges pouvant compromettre la pérennité de votre entreprise, nous vous recommandons de choisir méticuleusement vos associés et de répartir équitablement les tâches, ainsi que les charges de travail.
Hormis son apport, ses compétences et ses atouts, un associé doit poursuivre les mêmes objectifs et les mêmes intérêts que vous.
D’autre part, pour éviter tout blocage de votre business en cas de mésentente, il est préférable d’établir un pacte d’associé comprenant entre autres les conditions de sortie : rachat des parts, etc.