Holacratie et nouvelles formes de gouvernance en entreprise
Système de gouvernance et de management mis au point en 2001 par un éditeur de logiciels américain, Ternary Software, l’holacratie ou « holacracy » est un mode d’organisation qui vous permet de donner plus d’agilité à votre entreprise, notamment en favorisant la responsabilité et l’autonomie de vos salariés ou collaborateurs. Ce mode de management figure parmi les nouvelles formes de gouvernance en entreprise les plus utilisées actuellement. L’holacratie apporte une véritable révolution dans le domaine du management, un système que vous pouvez utiliser pour motiver vos salariés et offrir à votre entreprise une meilleure performance.
Table des matières
Holacratie : un mode de management atypique
L’holacratie est un système de gouvernance basé sur la responsabilisation des salariés, ayant pour but de les rendre plus motivés et plus productifs. Cette nouvelle forme de gouvernance en entreprise repose sur le concept du management horizontal, où les salariés ont une place importante au sein de la société et où il n’existe plus de « chefs », à proprement parler.
Les collaborateurs jouent un rôle majeur dans chaque prise de décision ainsi que dans tous les processus mis en place, et se voient attribuer plusieurs rôles pour améliorer la performance de l’entreprise.
Si l’holacratie ou holacracy est considérée comme un mode de management atypique, c’est justement en raison de cette gouvernance partagée avec les salariés. On est loin de l’organigramme classique, où les décisions sont uniquement prises au sommet de la pyramide de l’entreprise et où les collaborateurs sont moins autonomes, car ils se trouvent en bas dans la ligne hiérarchique.
L’holacratie se base sur un mode d’organisation, dans lequel la notion de hiérarchie n’existe pas. Dans ce système de management, l’organisation est composée de plusieurs cercles qui regroupent les salariés. En d’autres termes, au lieu d’évoluer en pyramide, à l’instar du mode d’organisation et du management traditionnel, on évolue en cercles. Dans ces cercles, chaque unité est autonome et décisionnaire.
Holacratie : un système de gouvernance de plus en plus plébiscité par les entreprises
Actuellement, bon nombre d’entreprises se tournent vers les nouvelles formes de gouvernance telles que l’holacratie, car elles considèrent que celle-ci est beaucoup plus souple et plus inclusive par rapport à l’ancien modèle de management.
Parmi les entreprises qui ont décidé d’appliquer ce nouveau mode d’organisation, on peut citer entre autres Danone, Castorama et Zappos, une entreprise américaine précurseure de l’holacratie. Et ce n’est pas sans surprise, à l’ère où le secteur du travail est en pleine mutation et où l’innovation managériale et de gouvernance d’entreprise est une priorité.
Il faut savoir en effet que, d’après un sondage effectué par l’institut Gallup, plus de 80% des salariés se disent désengagés par rapport à leur travail et se sentent démotivés. Si c’est également le cas dans votre entreprise et que vous voulez inverser cette tendance et suivre l’exemple de Danone, Zappos ou Castorama, l’holacracy est un système efficace vous permettant d’obtenir des mécanismes de fonctionnement plus agiles.
Pour information, Zappos a tenté l’expérience en 2014, en misant sur la créativité et la participation de chacun de ses salariés. Pour cet e-commerçant spécialisé dans la vente de chaussures, l’heure n’est plus au « patronat visionnaire », mais à la mise en place d’un système de management participatif, où chacun propose ses idées et met en œuvre sa créativité afin de contribuer efficacement au développement de l’entreprise. La motivation des collaborateurs est un élément crucial dans le développement d’une structure.
Si vous souhaitez que vos collaborateurs soient plus productifs et plus investis dans votre entreprise, la mise en place de ce système de gouvernance est une excellente solution. Il a été prouvé maintes fois que les salariés s’impliquent deux fois plus s’ils sont plus reconnus au sein d’une société.
Holacratie : les règles de base de ce nouveau mode de gouvernance
Une gouvernance partagée
Selon ce concept révolutionnaire, pour optimiser la performance de votre entreprise, la première règle de base n’est nul autre qu’une gouvernance partagée. Vous devez ainsi accepter de céder votre autorité et permettre à vos salariés de prendre part à tous les processus de prises de décision au sein de votre structure.
Tous les collaborateurs peuvent s’exprimer et faire des propositions au cours des réunions dites de « gouvernance ». À noter que tous les problèmes peuvent être évoqués durant ces réunions, que ce soit des problèmes liés à l’organisation du travail, des problèmes de communication avec les prospects ou tout simplement des tensions au sein des cercles.
Bien entendu, les prises de décision doivent être rapides et fluides, afin de repartir sur de nouvelles bases et permettre à chacun de proposer de nouveaux projets, loin des tensions négatives.
Des rôles bien définis
Hormis la gouvernance partagée, il faut définir les rôles des salariés en fonction de leurs compétences. La mise en place d’un organigramme classique n’est plus nécessaire, de même que l’intervention d’un manager.
Dans le système holacratique, il appartient désormais au premier lien du cercle de répartir en rôles les tâches de l’organisation. La personne qui tient le rôle de premier lien répartit toutes les activités de l’entreprise en unités de travail ou « rôles », et affecte celles-ci aux différents collaborateurs en fonction de leurs talents.
Un salarié peut ainsi se voir attribuer plusieurs rôles s’il possède de nombreuses compétences. Il est à noter cependant que celui qui tient le rôle de premier lien n’a pas le pouvoir de réorganiser le cercle à sa guise. Toute réorganisation doit passer par les réunions de gouvernance.
Dans cette nouvelle forme d’organisation et de gouvernance, chaque collaborateur doit apprendre à gérer lui-même son travail et ses responsabilités, et ne doit pas être encadré par une autre personne, ou inversement. À la place de la dualité gouverné/gouvernant, qui est le principe de base du management pyramidal, le concept de l’unité est à l’honneur et toutes les décisions prises au sein de l’entreprise doivent aller en ce sens.
L’organisation est composée de plusieurs cercles, ayant chacun son équipe. Notons que chaque cercle peut englober le commercial, la comptabilité, l’entretien…
Par ailleurs, il y a beaucoup plus de clarté au niveau de l’organisation, car vous pouvez connaître précisément les capacités et les rôles de chacun de vos collaborateurs.
Une organisation en « cercles » interdépendants
Comme dit précédemment, l’entreprise est constituée de plusieurs cercles rassemblant différents rôles. Bien que chaque cercle possède sa propre équipe, tous doivent travailler de concert pour augmenter la performance de la société et lui donner plus d’agilité.
Les cercles sont à la fois autonomes et interdépendants, et travaillent ensemble pour atteindre un but commun : le développement de l’entreprise. Pour ce faire, tous les membres prennent part à la définition, à l’adoption et à l’intégration de la vision stratégique à long terme de la structure.
Chaque collaborateur est au service de la raison d’être de l’organisation et contribue ensemble à la réussite de la société.
Un concept loin du « patronat visionnaire »
En holacratie, on est loin du concept du « patronat visionnaire », où tout repose sur la vision des dirigeants d’entreprise. Dans cette nouvelle forme de gouvernance, cet état d’esprit n’a plus lieu d’être. Le patron abdique son pouvoir absolu pour laisser place à une organisation holacratique, où chaque membre a l’opportunité de mettre à contribution son ambition, sa vision et ses talents pour le bénéficie de tous.
Il est à noter cependant que le dirigeant n’est pas relégué au rôle de simple exécutant. Au contraire, il joue un rôle majeur comme celui d’un entraîneur d’une équipe de football, ayant pour mission de concevoir la stratégie adaptée, mais aussi d’identifier les priorités afin de réussir.
Les salariés, quant à eux, représentent en quelque sorte les joueurs sur le terrain et qui ont pour mission de collaborer pour atteindre le même but, tout en suivant les mêmes règles du jeu.
Responsables, autonomes et interdépendants, dirigeants et collaborateurs apportent chacun sa contribution et sa vision pour la réussite de la structure. Telle est l’essence même de l’holacratie, un concept parfois mal compris par les dirigeants d’entreprise ambitieux qui aspirent à devenir des patrons « visionnaires ».
L’holacratie et les autres nouvelles formes de management en entreprise
Le concept d’holacratie est fréquemment associé avec celui de la sociocratie et celui d’entreprise libérée. Ces trois modes de management ont en effet un point commun : ils rejettent l’organisation traditionnelle qui prône la hiérarchie et le management pyramidal.
La sociocratie ou « gouvernance dynamique »
Grande sœur de l’holacratie, la sociocratie, que l’on appelle également « gouvernance dynamique », adopte le système des cercles et la prise de décision par consensus, et prend en considération les intérêts de tous les membres.
Bien qu’il soit pratiqué aux Pays-Bas depuis plusieurs années, ce mode de gouvernance participatif est encore peu connu dans l’Hexagone. Il repose sur quatre règles de base, à savoir le cercle, le consentement, le double lien et l’élection sociocratique.
L’entreprise libérée ou responsabilisante
À l’instar de l’holacratie et de la sociocratie, ce nouveau système de management privilégie l’autonomie des collaborateurs. Son principe est basé sur une structure plate où les salariés s’auto-dirigent.
Des règles sont toutefois mises en place pour garantir la liberté d’espace de chaque collaborateur et lui permettre d’organiser librement son temps de travail et de prendre des initiatives individuelles.
Le but de ce mode de management est d’avoir des salariés plus impliqués et plus performants, et par conséquent, une entreprise plus innovante et plus agile.
Parmi ces nouvelles formes de gouvernance en entreprise, l’holacratie est sans nul doute la plus complète. Cependant, bien que ce mode d’organisation peut être un succès pour certaines entreprises, le résultat peut ne pas être le même pour votre structure. Le géant Amazon en est un parfait exemple.
Ce système ne dépend pas de la taille de votre entreprise ni de votre secteur d’activité, mais de la volonté de chacun de vos collaborateurs à s’investir pleinement dans leurs missions. Sachez que la mise en place de l’holacracy ne se fait pas en un jour et que plusieurs paramètres doivent être pris en considération pour garantir son succès.