Pourquoi le statut d’auto-entrepreneur séduit les indépendants ?
Créé au cours de l’année 2009 pour encourager ceux et celles qui voulaient se lancer dans l’aventure entrepreneuriale, le statut d’auto-entrepreneur séduit de plus en plus d’indépendants. Il y a quelques années, ils étaient plus d’un million d’entrepreneurs à opter pour cette forme juridique. Et pour cause ! Le statut d’auto-entrepreneur offre de nombreux avantages, notamment aux entrepreneurs qui ont une idée d’entreprise, mais qui n’ont pas assez de moyens pour créer une société. Quels sont les avantages du statut d’auto-entrepreneur ? Nous vous aidons à comprendre pourquoi ce statut est autant adulé par les indépendants.
Auto-entrepreneur : le statut idéal pour débuter votre activité
Le régime ou statut auto-entrepreneur est la forme juridique idéale pour lancer une activité même lorsqu’on n’a pas assez de fonds. Contrairement à la constitution d’une SARL ou d’une SAS qui nécessite la constitution d’un capital social, la création d’une auto-entreprise ne nécessite pas une telle formalité.
Comparativement à d’autres régimes juridiques comme l’EURL ou la SASU, les procédures à suivre pour créer une auto-entreprise sont très simples. Effectivement, la constitution de ce type d’entreprise peut se faire complètement en ligne.
Pour devenir auto-entrepreneur, il suffit de remplir le formulaire « P0 micro-Entrepreneur » et de fournir les pièces justificatives requises au CFE dont vous dépendez selon la nature de votre activité. Après la création de votre entreprise, vous obtiendrez votre numéro de SIRET quelques semaines après.
Il est également important de noter que le statut d’auto-entrepreneur est compatible avec d’autres statuts. Ainsi, vous êtes salarié et vous désirez avoir une source complémentaire de revenus ? Ou encore entamer une reconversion professionnelle ? C’est le régime juridique parfait pour vous. Vous pouvez également créer une auto-entreprise en tant que fonctionnaire, étudiant, demandeur d’emploi, retraité, etc.
Avec l’auto-entreprise, il est possible de cumuler le statut d’entrepreneur avec une activité parallèle. S’il est vrai que vous ne pouvez pas avoir plusieurs entreprises de ce type simultanément, il n’est pas interdit de pratiquer plusieurs activités.
Pour illustrer ce point, prenons un exemple simple : votre activité principale peut être la vente d’articles en ligne. Mais cela ne vous empêche pas de proposer parallèlement des activités d’une autre nature comme la photographie ou le graphisme.
Si vous avez des compétences dans des domaines variés et que vous voulez travailler en tant qu’indépendant, l’auto-entreprise est le régime juridique qu’il vous faut.
Une gestion d’entreprise simplifiée au quotidien
Beaucoup de particuliers n’osent pas se lancer dans l’aventure entrepreneuriale, alors qu’ils ont des idées d’entreprise très intéressantes. La principale crainte de ces indépendants est de devoir faire face à une gestion quotidienne contraignante et lourde.
Avec l’auto-entreprise, il n’y a aucune raison d’avoir cette peur. Pour créer ce type de société, vous n’avez pas besoin de rédiger des statuts, de faire des bilans comptables ou même une annonce obligatoire dans un journal d’annonces légales.
Toutes ces démarches qui font de la création d’entreprise une opération contraignante sont réduites au strict minimum. De façon concrète, lorsque vous créez une auto-entreprise, vous devez simplement émettre des factures pour le compte de vos clients, tenir un livre de recettes/dépenses, ouvrir un compte bancaire distinct de votre compte courant personnel, déclarer votre chiffre d’affaires au fisc et régler vos cotisations sociales et fiscales dans les délais impartis.
Comme vous pouvez vous en rendre compte, la gestion d’une auto-entreprise est assez simple. En tant qu’indépendant, c’est le statut idéal, car cela vous laisse assez de temps pour vous concentrer sur votre activité et sur les actions à mener pour la développer. Vous n’aurez qu’à consacrer quelques heures par semaine à la réalisation de votre comptabilité.
Un régime fiscal bénéfique
L’un des atouts de l’auto-entreprise qui attire de nombreux indépendants est la franchise en base de TVA. En effet, avec le statut auto-entrepreneur, vous n’êtes pas redevable de la Taxe sur Valeur Ajoutée tant que vous ne dépassez certains seuils de chiffre d’affaires :
- 34 400 euros par an si vous fournissez des prestations appartenant à la catégorie des bénéfices industriels et commerciaux (BIC) et des bénéfices non commerciaux (BNC),
- 85 000 euros par an si vous menez une activité de vente de marchandises, d’objets, de denrées à consommer sur place ou à emporter, de fournitures ou si vous fournissez des services d’hébergement (sauf la location de logements meublés dont le seuil est fixé à 33 200 euros).
Si vous ne dépassez pas ces seuils, cela veut dire que vous n’êtes pas obligé de facturer la TVA à vos clients. Ce qui vous permet d’être plus compétitif face à vos concurrents qui facturent cette taxe à leur clientèle. Mieux encore, vous n’êtes pas soumis à l’obligation de réaliser une déclaration de TVA. Vous n’aurez donc pas à réaliser cette formalité qui constitue souvent un casse-tête pour les entrepreneurs.
Par ailleurs, il convient de noter que vous avez une plus grande visibilité sur votre impôt sur le revenu. Effectivement, au niveau des impôts, l’auto-entrepreneur peut, sous conditions de revenus, opter pour le versement libératoire.
Si vous avez cette possibilité, cela veut dire que lors de la déclaration mensuelle ou trimestrielle de votre chiffre d’affaires un pourcentage sera prélevé au titre de l’impôt sur le revenu. Ce pourcentage viendra s’ajouter à vos cotisations sociales. Le taux de ce versement dépend la nature de l’activité que vous menez.
Avec ce type d’imposition, vous bénéficiez de multiples avantages. Il vous permet de payer votre impôt sur le revenu pendant toute l’année, sans subir une régularisation à la fin de l’année. De surcroît, le calcul du montant de l’impôt est prévisible et systématique.
Enfin, si votre chiffre d’affaires n’est pas important, vous payerez moins d’impôts, car le taux du versement libératoire est fixe. Néanmoins, il faut rappeler que l’option pour le versement libératoire n’est pas vraiment intéressante si vous menez une activité qui n’est pas imposable.
Un autre atout et non des moindres concerne l’allègement des charges sociales. Depuis le 1er janvier 2020 en effet, les auto-entrepreneurs qui répondent à certains critères peuvent accéder à l’ACRE. Il s’agit d’un dispositif d’exonération partielle des charges sociales. Cette subvention est valable pour la première année qui suit la création de la société.
À la fin de cette année, l’exonération prendra fin et vous serez soumis aux pourcentages de cotisations sociales : 22 % pour les activités libérales et pour les prestations commerciales et artisanales ainsi que 12,8 % pour les activités d’achat/de revente de biens, services d’hébergement et vente de denrées à consommer sur place.
En somme, le montant de vos cotisations sociales dépend directement du montant de votre chiffre d’affaires. Pour le versement de vos cotisations, vous devrez juste déclarer mensuellement ou trimestriellement votre chiffre d’affaires en ligne. Le montant des cotisations sociales sera automatiquement calculé et prélevé.
Que faut-il savoir sur le statut d’auto-entrepreneur ?
Comme vous avez pu le lire jusque-là, la création d’une auto-entreprise offre de nombreux avantages aux indépendants. Néanmoins, il est important de tenir des contreparties qui viennent avec ces avantages.
En premier, l’auto-entrepreneur entreprend en son nom. Il n’y a donc aucune distinction entre ses finances personnelles et ses finances professionnelles. Ainsi, si votre entreprise rencontre des difficultés financières, vous devrez rembourser avec votre patrimoine les créances dont l’entité sera redevable.
Ensuite, le chiffre d’affaires d’une auto-entreprise est limité. En fonction de la nature de l’activité que vous menez, vous ne pourrez pas dépasser un seuil en termes de chiffre d’affaires. Si vous dépassez le plafond pendant deux années consécutives, vous devenez automatiquement une entreprise individuelle, ce qui implique une imposition plus stricte.
Enfin, l’auto-entrepreneur ne bénéficie pas d’une protection sociale maximale. Si vous ne générez pas assez de chiffres d’affaires et que vous décidez de mettre la clé sous la porte par exemple, vous ne bénéficierez pas des allocations chômage, contrairement au gérant d’une société de type SAS ou SARL.