Entrepreneuriat

Le fonctionnement du management situationnel

Par Philippe , le 23 décembre 2022 - 8 minutes de lecture
Le mode de fonctionnement du management situationnel

Les compétences d’un manager se mesurent à travers sa capacité à mener l’ensemble de son équipe vers un objectif commun. Toutefois, il n’est pas toujours évident de gérer une équipe composée de plusieurs individus qui ont leurs propres personnalités, leurs compétences, leurs capacités d’adaptation, etc. Ce qui a mené Hersey et Blanchard à avancer la théorie du management situationnel dans les années 80. Mais qu’est-ce que le management situationnel ?

Le management situationnel : c’est quoi ?

Il existe quatre styles de management que les managers peuvent appliquer au sein de leurs équipes : le style directif, participatif, persuasif et délégatif. Dans une entreprise ou une équipe, il n’existe pas de meilleur style de management. Selon la théorie de Blanchard et Hersey, le style de management doit s’adapter à la personnalité du collaborateur et au contexte. D’où la notion de management situationnel.

Le management situationnel, ou leadership situationnel, s’appuie sur la théorie qu’un style de management donné peut être efficace ou inefficace selon le degré de maturité professionnelle ou de l’autonomie des collaborateurs, ainsi qu’à un contexte donné. Ainsi, pour pouvoir être à la tête d’une équipe performante, efficace, productive et capable d’atteindre les objectifs de l’entreprise, un bon manager doit être en mesure d’adapter son style de leadership selon la situation.

De ce fait, le manager peut tantôt être participatif, tantôt directif avec un même collaborateur, suivant son degré d’autonomie par rapport à une tâche donnée. Par exemple, vous êtes le chef de mission d’une équipe d’auditeurs. Vous avez un nouveau recru qui est spécialisé dans la validation des comptes de l’entreprise. Mais il a moins d’expérience sur le côté fiscal. Lorsqu’il s’agit de valider les dépenses enregistrées par l’entreprise, en tant que manager, vous adoptez avec ce collaborateur le style participatif. Mais pour valider le côté fiscal des opérations, vous devez adopter le style de management directif.

Le leadership situationnel se base sur quatre piliers importants :

  • Le développement de l’autonomie des collaborateurs du manager ;
  • La capacité d’adaptation des styles de management selon l’autonomie, la maturité professionnelle de chaque membre de son équipe, et suivant la situation ;
  • La mise en place d’un environnement propice au développement de l’autonomie de ses collaborateurs ;
  • La capacité du manager à évaluer en permanence l’autonomie de ses collaborateurs.

Quels sont les quatre styles de management entrant dans la théorie du management situationnel ?

La théorie de leadership situationnel formulé par Hersey et Blanchard s’appuie sur les quatre styles de management, à savoir :

  • Le management directif ;
  • Le management persuasif ;
  • Le management participatif ;
  • Le management délégatif.

Pour pouvoir pratiquer le leadership situationnel, un manager doit donc connaître ces quatre styles de management.

Le leadership directif

Le style de management directif est un style qui met en avant un caractère très organisationnel, ce qui ne donne pas à l’équipe du manager une marge de manœuvre dans leurs fonctions. Un manager directif met de côté l’aspect relationnel dans l’organisation de son équipe et travaille suivant les principes suivants :

  • Donner des instructions précises à ses collaborateurs ;
  • Limiter les initiatives de son équipe de travail ;
  • Planifier, programmer et indiquer les procédures à suivre ;
  • Contrôler et surveiller ;
  • Favoriser une communication descendante.

Le leadership persuasif

Le management persuasif met en valeur à la fois les aspects relationnels et organisationnels au sein de l’organisation de son équipe. Comme son nom l’indique, un manager persuasif a tendance à convaincre ses collaborateurs, et non à imposer une notion, une règle ou une procédure d’organisation. À cet effet, le management persuasif favorise l’échange entre le collaborateur et le manager.

Le management persuasif est caractérisé par :

  • L’argumentation et l’écoute ;
  • L’influence et non l’imposition ;
  • L’aide et le soutien pour accompagner l’équipe ;
  • La valorisation des résultats positifs ;
  • L’encouragement de l’équipe.

Le leadership participatif

Le style de management participatif favorise plutôt les aspects relationnels au sein de son équipe. Peu organisationnel, le manager participatif est plutôt orienté vers la mise en place d’une ambiance de convivialité et s’appuie sur l’autonomie de ses collaborateurs.

Les collaborateurs du manager sont encouragés à participer à la définition des objectifs et à prendre des initiatives.

Le leadership participatif est caractérisé par :

  • La participation active de chaque collaborateur ;
  • La valorisation des idées et des suggestions de chacun ;
  • La prise de décision et l’élaboration de plan d’action collectives ;
  • La responsabilisation de chacun des collaborateurs ;
  • L’équilibre des intérêts de chacun.

Le leadership délégatif

Le style de management délégatif se distingue par ses aspects moins organisationnels et moins relationnels. Un manager délégatif a tendance à s’appuyer sur les compétences de ses collaborateurs. Il donne la possibilité à ses collaborateurs d’adopter leurs propres méthodes de travail.

Le leadership délégatif est donc caractérisé par :

  • L’absence fréquente du manager ;
  • La confiance qu’accorde le manager à ses collaborateurs ;
  • Une grande marge de manœuvre pour ses collaborateurs pour atteindre les objectifs fixés ;
  • Le partage des responsabilités.

Comment adopter le management situationnel ?

Comme nous l’avons déjà dit, le leadership situationnel s’appuie sur le niveau d’autonomie et de maturité des collaborateurs qui sont sous la direction du manager. Pour adopter le bon style de management, il est donc nécessaire d’identifier le niveau de maturité professionnelle et d’autonomie de chacun de ses collaborateurs.

Identifier le niveau d’autonomie et de maturité professionnelle

L’autonomie et la maturité professionnelle d’un collaborateur suggèrent qu’il est capable de s’autodiriger dans l’exécution de sa tâche et ses responsabilités. Un collaborateur mature et autonome est également motivé dans son travail. Ainsi, le niveau d’autonomie et de maturité d’un collaborateur se mesure suivant ses compétences et sa motivation.

Dans la pratique, nous pouvons distinguer quatre niveaux d’autonomie et de maturité, comme expliquée dans le tableau suivant :

Niveau d’autonomie et de maturité professionnelle Niveau de compétences Niveau de motivation
Autonomie et maturité professionnelle faibles Le collaborateur n’a pas les compétences suffisantes ou ne remplit pas ses tâches de façon suffisante. Le collaborateur est peu motivé, refuse de travailler et s’oppose ouvertement.
Autonomie et maturité professionnelle moyen-faible Le collaborateur dispose moyennement des compétences nécessaires. Il peut se tromper sur des activités trop compliquées. Le collaborateur suit les instructions données, sans beaucoup de motivation ou d’empressement.
Autonomie et maturité professionnelle moyen-élevé Le collaborateur dispose moyennement des compétences nécessaires. Il peut se tromper sur des activités trop compliquées. Le collaborateur a une motivation élevée, il veut comprendre, il a de l’intérêt pour ce qu’il fait et a une bonne volonté de faire.
Autonomie et maturité professionnelle élevée Le collaborateur a de solides compétences, il peut expliquer en quoi consiste l’activité. Il est capable de s’informer et d’informer pour concevoir l’activité, et d’anticiper. Le collaborateur a une motivation élevée. Il est dynamique dans son travail, et est force de bonne volonté.

Il faut également préciser que le niveau d’autonomie et de maturité professionnelle peut évoluer. C’est d’ailleurs l’un des principes du leadership situationnel. Le manager doit continuellement être capable d’identifier l’évolution de ses collaborateurs, et reconnaître leur niveau d’autonomie et de maturité professionnelle actuel.

Ainsi, s’il a été très exigeant et présent au départ, il doit s’adapter peu à peu à l’évolution de son collaborateur et développer son autonomie.

Adapter son style de management suivant le niveau d’autonomie et de maturité professionnelle de chacun de ses collaborateurs

À chaque niveau de maturité professionnelle et d’autonomie son style de management adapté.

Niveau d’autonomie et de maturité professionnelle Style de management adapté
Autonomie et maturité professionnelle faibles Management directif : le manager doit encadrer de près les collaborateurs qui sont peu compétents et peu expérimentés. Il doit donner des instructions individualisées claires et précises et doit régulièrement faire des contrôles. Il est le seul à pouvoir prendre les décisions.
Autonomie et maturité professionnelle moyen-faible Management persuasif : le manager décide et donne les instructions. Toutefois, il accorde un minimum d’autonomie et explique pourquoi telle ou telle décision a été prise. Il a pour rôle de convaincre ses collaborateurs de l’intérêt de l’objectif et de les motiver.
Autonomie et maturité professionnelle moyen-élevé Management participatif : le manager accorde plus d’autonomie et favorise la participation dans la prise de décision.
Autonomie et maturité professionnelle élevée Management délégatif : le manager responsabilise et implique les collaborateurs dans la réalisation des objectifs. Il favorise l’initiative. La prise de décision revient aux collaborateurs.

Conclusion

Il n’existe pas de meilleur ou de mauvais style de management. La meilleure façon de diriger son équipe est d’adapter son style de management selon deux facteurs : le niveau d’autonomie et de maturité professionnelle de ses collaborateurs, et le contexte de travail. Le management situationnel permet à tout manager de s’orienter vers le meilleur style adapté aux circonstances.

Philippe

Entrepreneur dans l'âme, Philippe accompagne depuis 20 ans les entreprises dans leur développement.