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Comment choisir des équipements de protection individuelle ?

Par Philippe , le 22 septembre 2020 - 12 minutes de lecture
Comment choisir des équipements de protection individuelle

Les équipements de protection individuelle ou EPI sont souvent laissés de côté, alors qu’ils sont indispensables pour la protection des salariés sur un chantier. Sans ces accessoires, les risques de blessures sont particulièrement élevés, c’est d’ailleurs une des raisons pour lesquelles ils sont devenus obligatoires. Sachez que le nombre d’accidents augmente chaque année dans le secteur du BTP, à l’instar de celui des maladies professionnelles liées à l’amiante, au port de charges lourdes, etc. Pour offrir une protection optimale, les EPI doivent être conformes aux normes, depuis les casques jusqu’aux chaussures, en passant par les gants, les vêtements de sécurité, les lunettes de protection, les harnais anti-chute, les protections auditives et les masques de protection. D’après la réglementation en vigueur, les chefs d’entreprises exerçant des activités à risques sont dans l’obligation de fournir des équipements adaptés à leurs salariés.

La réglementation sur les EPI : ce qu’il faut connaître

Réglementés par le décret 92-768, les équipements de protection individuelle doivent uniquement être utilisés lorsqu’une protection collective est difficile ou impossible à mettre en œuvre.

On distingue généralement trois catégories d’EPI, à savoir la classe I incluant les équipements de travail qui couvrent les risques mineurs ou superficiels, la classe II incluant les équipements de protection spécifiques pour les risques importants, et la classe III incluant les équipements de protection individuelle de sécurité pour les risques graves à effets irréversibles ou mortels.

Les obligations de l’employeur et de l’employé en matière d’EPI

Selon le Code de travail, les chefs d’entreprises doivent instaurer une démarche basée sur les principes généraux de prévention, entre autres en évaluant les risques qui ne peuvent pas être évités, en prenant des mesures de protection collective, en tenant compte de l’état d’évolution de la technique, en donnant les instructions appropriées aux travailleurs, etc.

Hormis cela, ils doivent fournir gratuitement à leurs salariés les EPI adaptés aux travaux effectués, contrôler leur conformité et s’assurer qu’ils sont bien utilisés par les travailleurs. Bien évidemment, il appartient à l’employeur de former ces derniers au port de l’équipement de protection et de mettre en place un règlement intérieur qui fixe les conditions de mise à disposition, d’utilisation, d’entretien et de stockage des différents types d’EPI.

Par ailleurs, il doit s’assurer de l’entretien, de la réparation et du remplacement des équipements de protection individuelle défectueux, et d’informer les utilisateurs des risques contre lesquels ces accessoires protègent.

De leur côté, les salariés sont tenus de se conformer au règlement intérieur établi par l’employeur et de respecter les conditions d’utilisation, de stockage et d’entretien des équipements, sous peine de sanctions.

En outre, ils doivent s’assurer que l’usage des équipements de protection individuelle soit uniquement à des fins professionnelles et conforme à leur destination. Sachez également qu’il leur appartient de signaler les EPI défectueux ou périmés.

Les critères à prendre en compte pour bien choisir les équipements de protection individuelle

Les casques de protection

Les casques de protection servent à protéger la tête des coups et des chutes, et doivent ainsi respecter la norme NF EN 397/A1. Ils doivent entre autres être équipés d’une jugulaire qu’il faut fermer systématiquement.

Plusieurs critères doivent être pris en compte dans le choix d’un casque de protection, à commencer par les travaux à entreprendre. Pour ceux qui effectuent des travaux de soudage, par exemple, un casque total qui englobe la face est de mise.

Sachez qu’un casque destiné aux travaux de soudage n’est pas adapté aux travaux sur chantier de construction et vice-versa.

On distingue plusieurs types de casques, parmi lesquels le casque forestier destiné aux travaux de bûcheronnage, d’élagages et de tailles ; le casque de protection d’usage courant utilisé sur les chantiers ; le casque de protection électriquement isolant utilisé pour toute intervention en présence de risques électriques ; la casquette anti-heurt conçue pour le milieu industriel ; et le casque de protection à haute performance, offrant une protection optimale dans tous types de travaux.

Hormis l’activité, le confort d’utilisation est aussi un critère à prendre en compte dans le choix de cet équipement de travail.

Les lunettes de protection

Comme leur nom l’indique, les lunettes de protection sont destinées à protéger les yeux des projections et des éclats. Pour cela, elles doivent être conformes à la norme NF EN 166, c’est-à-dire dotées d’une protection latérale qui empêche le contact avec des projections chimiques, des vapeurs et des poussières sur les côtés de l’œil.

Pour les travaux de soudage, il convient d’utiliser un masque de soudeur qui, notons-le, doit être conforme à la norme EN 175. Ce type de masque est conçu pour protéger des arcs électriques et des risques de brûlure.

Mis à part ces critères, d’autres éléments doivent être pris en considération dans le choix de ces lunettes de protection, entre autres leur résistance. On parle ici de résistance aux chocs et particules (copeaux de métal ou de bois, poussières, etc.).

La norme EN 166 décrit plusieurs niveaux de résistance, marqués par différents symboles. Le symbole S marque une solidité renforcée, c’est-à-dire que les lunettes de protection peuvent résister au choc d’une bille d’acier de 43 g et de 22 mm de diamètre, lancée à une vitesse de 5,1 m/s.

Les symboles A, B et F marquent respectivement une résistance à un impact à haute énergie, à moyenne énergie et à faible énergie. En outre, le symbole K indique une résistance à la détérioration par des particules fines ; tandis que N indique une résistance à la buée.

On distingue deux types de lunettes de protection, à savoir les lunettes de protection à branches et les lunettes masques de protection.

Avant de choisir une paire qui correspond à votre usage, il est important de se référer à la norme EN 166. Nous vous conseillons aussi d’en acheter plusieurs paires à vos salariés en fonction des travaux à effectuer.

Les protections auditives

Parmi les équipements de protection individuelle qui doivent être choisis à bon escient, on peut citer également les protections auditives. Veillez à ce que celles-ci soient conformes aux normes NF EN 352-1, NF EN 352-2, NF EN 352-4 et EN 352-5.

L’intensité sonore est le premier critère à prendre en compte dans le choix des protections auditives. En effet, il n’est pas nécessaire de s’équiper d’une double protection auditive dans un environnement à faibles intensités sonores. Un équipement proposant un affaiblissement sonore de 15 dB suffit.

Sur certains chantiers et ateliers, le niveau sonore peut atteindre plus de 105 dB. Dans ce cas, l’utilisation d’une double protection auditive est recommandée, notamment le port de bouchons d’oreilles et de casque antibruit.

Pour information, les protections auditives se déclinent sous trois formes, à savoir les bouchons d’oreilles (jetables ou réutilisables), les casques ou serre-têtes antibruit et les casques antibruit avec atténuation active ou semi-active. Ces derniers sont adaptés aux menuisiers, aux soudeurs, aux maçons, aux charpentiers et à ceux qui utilisent une scie circulaire (100 dB) ou une machine à affûter.

Les protections respiratoires

Ce ne sont pas uniquement la tête, les yeux et les oreilles qui doivent être protégés, mais aussi les voies respiratoires. En effet, l’inhalation de matières hautement irritantes, de poussières et de vapeurs potentiellement dangereuses de colle ou de solvant peut engendrer de graves problèmes respiratoires.

Dans le choix de cet équipement de protection, il faut tenir compte de l’activité et de l’espace de travail, notamment si c’est un espace confiné ou non, bien oxygéné ou non, etc. En outre, il faut aussi tenir compte du produit ou de la substance utilisée, et de la présence ou non d’odeur.

On distingue quatre types de protections respiratoires, à savoir les demi-masques réutilisables, les masques complets, les demi-masques P3 jetables et les appareils filtrants à ventilation libre ou assistée avec demi-masques à ventilation assistée.

Les demi-masques P3 jetables doivent être conformes à la norme EN 149 et peuvent uniquement être utilisés dans un environnement ouvert et ventilé. Les modèles avec valve sont beaucoup plus efficaces et confortables, car celle-ci facilite la respiration et empêche l’apparition de buée sur les lunettes et de condensation dans le masque. Notons que cet accessoire de sécurité peut être utilisé lors du ponçage du bois, lors de la préparation des murs, lors de l’application de peintures et de solvants, etc.

Les demi-masques réutilisables, quant à eux, doivent être conformes à la norme EN 405 ou 140 et sont adaptés à l’utilisation de produits phytosanitaires ou de produits de protection du bois, lors de pose de pose avec émission de COV nocifs, lors de la taille de pierre, etc.

Les gants de protection

Les gants protègent les mains des agressions mécaniques et chimiques, raison pour laquelle leur choix ne doit pas être pris à la légère. L’activité est bien entendu le premier critère de choix à prendre en considération.

Les vitriers, par exemple, devront s’équiper de gants renforcés pour éviter les risques de coupure ; tandis que les soudeurs devront porter des gants de soudage adaptés.

Il existe deux types de gants de protection, à savoir les gants de travail contre les risques chimiques et les gants de travail contre les risques mécaniques.

Conformes à la norme NF EN 374-1 et particulièrement étanches, les modèles dédiés à la protection contre les agressions chimiques sont en néoprène ou en nitrile et protègent contre les risques de brûlures.

Les gants réservés à la protection contre les agressions mécaniques, quant à eux, sont conformes à la norme NF EN 388 et protègent contre les risques de coupures et d’écrasement.

Les vêtements de chantier

Il est important de porter des vêtements adaptés aux conditions du chantier pour travailler en toute sécurité et en toute sérénité. Pour ce faire, nous vous recommandons de choisir les modèles favorisant la régulation de la température du corps et qui possèdent un fort pouvoir couvrant, tout en laissant passer l’air.

Certaines activités en lien avec le feu devront privilégier les vêtements ignifugés, associés à une cagoule en textile non inflammable ; tandis que les métiers qui exposent à de fortes poussières devront opter pour les combinaisons jetables conformes à la norme EN 340.

Pour information, les vêtements de travail qui protègent contre les intempéries sont conformes à la norme NF EN 343 et ceux qui protègent contre le froid sont conformes à la norme NF EN 342.

Les chaussures de sécurité et chaussures de protection

Pour choisir les chaussures de sécurité ou de protection, plusieurs critères sont nécessaires, parmi lesquels la matière, le type de protection, le poids et l’ergonomie, la forme (basse ou haute, mocassins, sabots, bottes, sur-chaussures…), la norme et la fonction (maçon, menuisier, électricien, serrurier, soudeur, conducteur d’engin, bucheron, charpentier, employé d’usine, pompiste…).

Il faut savoir en effet que les chaussures de sécurité avec semelles antidérapantes sont généralement destinées aux pompistes ; tandis que celles avec semelles anti-perforation sont souvent utilisées par les charpentiers.

Sachez qu’il y a une différence entre chaussures de sécurité et chaussures de protection. Dans tous les cas, elles doivent être conformes à la norme EN 345, qui se décline en 3 degrés de protection (S1, S2 et S3).

Porter ces types de chaussures permet de protéger les pieds des risques de coupure, de perforation, de lacération, d’écrasement, etc.

Les harnais de sécurité

Ce type d’EPI est destiné à protéger les travailleurs des éventuelles chutes et est ainsi indispensable, surtout pour ceux qui effectuent des missions en hauteur tels que les peintres, les couvreurs et les vitriers.

Il est à noter qu’un harnais anti-chute ne suffit pas. Il faut également s’équiper d’un point d’ancrage, regroupant les moyens de fixations tels que les mousquetons et la corde, ainsi que d’un absorbeur d’énergie ou enrouleur.

Dans le choix des harnais de sécurité, plusieurs éléments doivent être pris en considération, entre autres les points d’ancrage (sternal, ventral, dorsal et latéraux), le confort et la taille (de S à XL). Il est important que le harnais réponde aux exigences du travail à réaliser et qu’il offre le confort nécessaire pour effectuer un travail prolongé et régulier.

Concernant la réglementation en vigueur, assurez-vous que les harnais de sécurité soient conformes aux normes NF EN 361, NF EN 813 ou NF EN 358, les points d’ancrage à la norme NF EN 795 et les connecteurs, à la norme NF EN 362.

L’enrouleur, quant à lui, doit être conforme à la norme NF EN 360 et l’absorbeur d’énergie, à la norme NF EN 355.

Philippe

Entrepreneur dans l'âme, Philippe accompagne depuis 20 ans les entreprises dans leur développement.