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Comment se remunerer lorsqu’on demarre son business ?

Par Philippe , le 4 mars 2022 , mis à jour le 4 mars 2022 - 5 minutes de lecture
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C’est une question qui revient souvent dans la bouche de ceux qui apprennent que l’on souhaite lancer son business et passer le cap de la création d’entreprise : « Comment vas-tu te payer ? Les premières années, c’est très difficile… » Ils n’ont pas tort et de nombreux entrepreneurs peuvent en attester. On se serre habituellement la ceinture lorsqu’on devient entrepreneur, afin de pouvoir pérenniser son entreprise et garder un maximum de bénéfices pour gonfler le bilan. Lorsque l’on vient du monde du salariat, passer de l’autre côté du miroir pour endosser le rôle de chef d’entreprise peut être source de confusion. En effet, passer d’une fiche de paie et d’un salaire qui vient directement sur notre compte bancaire à une situation d’indépendance totale est troublant. C’est pourquoi nous proposons un article destiné à rassurer ou, plus modestement, renseigner celles et ceux qui souhaite embrasser la carrière passionnante de l’entrepreneuriat, en ce qui concerne sa propre rémunération.

Selon le statut juridique de la société

Tout ou presque découle de la forme juridique que prend la société, car le cadre peut être radicalement différent. Dans une société à responsabilité limitée (SARL), ou dans une société par actions simplifiée (SAS), le gérant peut prétendre au même régime fiscal que les salariés s’il est minoritaire ou égalitaire en termes de parts dans l’entreprise. Dans le cas contraire, il sera obligé d’être au TNS, c’est-à-dire au régime de ceux qui ne sont pas salariés. Dans les petites entreprises, le dirigeant peut par exemple cumuler un contrat de travail et son mandat de gérant, ce qui permet en outre de cotiser pour le chômage et ainsi se mettre en partie à l’abri d’un coup dur. À noter que pour la rémunération via le mandat social, les charges qui pèsent sur l’entreprise sont différentes. Il peut aussi se payer via des dividendes, ou alors des primes. Des calculs sont alors à faire, on peut se faire conseiller par son expert-comptable (nous y reviendrons). On peut suivre ce Guide sur la prime de bilan dans le cas des SARL si on souhaite en savoir plus, dans ce cas particulier de statut juridique. Par exemple, il pourrait peut-être avoir le droit sous certaines conditions au versement d’un 13ᵉ mois en tant que prime de bilan.

Quand peut-on raisonnablement se payer ?

La réponse à cette question délicate dépend, nous l’avons vu, en partie à des questions d’ordre juridique et fiscal. Mais aussi à des éléments plus subjectifs ou doit même être discutée en assemblée générale des associés. Dans ce dernier cas, la rémunération est décidée au vote dès la formation de l’entreprise lorsque les associés se réunissent. Dans tous les cas, il existe une certaine forme de liberté dans la régularité des versements d’une rémunération au dirigeant (si non salarié) : mensuel, biannuel ou annuel, le choix important peu pour le bilan de l’entreprise. Il existe des cas où il semble impératif pour l’entrepreneur de s’accorder une rémunération à un rythme fréquent, au-delà des questions de besoins pécuniaires. Le premier étant lorsqu’il manque des trimestres à valider pour sa retraite, le deuxième lorsqu’il y a un souhait, légitime, de faire baisser le nombre de charges fiscales imputées à la société. En effet, si le gérant se rémunère davantage, l’impôt pesant sur la société est en baisse, au détriment de celui sur le revenu.

Se faire conseiller par un expert

Nous sommes loin d’avoir abordé tous les cas de figure. Ce qu’il faut retenir, c’est que bien des éléments conditionnent le versement des revenus au gérant d’un business. Entre les questions d’ordre juridique et fiscale, d’assemblée générale des associés, de situation de ses propres cotisations pour la retraite et bien d’autres contingences, il est facile de perdre pied ou de faire les mauvais choix. Dans ce cas, il existe un partenaire privilégié pour ce type de questionnement qui jalonne la vie d’un entrepreneur. Il s’agit de l’expert-comptable, qui est un fin connaisseur de l’entrepreneuriat et de tout ce qui touche à ce statut. La liste des avantages de faire appel à un cabinet spécialisé est longue. L’expert-comptable peut aider à constituer la société et à choisir les bons statuts juridiques, d’accompagner le dirigeant dans ses bilans annuels, de le conseiller dans ses décisions stratégiques (faut-il opérer un pivotage de sa startup, quand faudrait-il recruter des profils administratifs, est-ce que le prévisionnel pour l’année à venir est raisonnablement pensé, etc.). Il n’est pas non plus inutile de faire appel au pool d’experts que comporte la CCI (chambre du commerce et de l’industrie) locale qui regorge de bons conseils, souvent payants, mais de qualité. Un entrepreneur ne doit jamais s’isoler non plus des acteurs de son propre secteur d’activité, il est vivement conseillé de discuter de sa vie de dirigeant ou de gérant en rejoignant des cercles de réseautage. Un excellent moyen de continuer à faire du business tout en recevant les bons conseils de personnes expérimentées.

Philippe

Entrepreneur dans l'âme, Philippe accompagne depuis 20 ans les entreprises dans leur développement.